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Expérimenter le Mélange des Couleurs en Peinture : Repères et Principes

À l'échelle de l'histoire de l'Art, la primauté du graphisme dans l'enseignement traditionnel tend à laisser l'enfant au stade antique, ignorant des révélations de la couleur et de la lumière. Expérimenter le mélange des couleurs permet à l'enfant de faire le chemin de cette histoire, à l'échelle de l'individu, et ainsi de révéler des espaces de compréhension propres. Nous proposons ici de redécouvrir à partir du cercle chromatique, les principes de bases de la couleur et de ses combinaisons. Cet article se présente comme un support à l'intention des accompagnants de l'enfance, pour une compréhension globale des interactions entre les couleurs, afin de créer les conditions de l'exploration libre chez l'enfant.

À l’échelle de l’histoire de l’Art, la primauté du graphisme dans l’enseignement traditionnel tend à laisser l’enfant au stade antique, ignorant des révélations de la couleur et de la lumière.

Expérimenter le mélange des couleurs permet à l’enfant de faire le chemin de cette histoire, à l’échelle de l’individu, et ainsi de révéler des espaces de compréhension propres.

Nous proposons ici de redécouvrir à partir du cercle chromatique, les principes de base de la couleur et de ses combinaisons. Cet article se présente comme un support à l’intention des accompagnants de l’enfance, pour une compréhension globale de la couleur et de ses interactions, afin de créer les conditions de l’exploration libre chez l’enfant.

Apports pédagogiques

  • Développement sensoriel
  • Auto expérimentation
  • Discrimination visuelle
  • Vocabulaire
  • Culture artistique

Éléments de compréhension

La couleur est une manifestation de la lumière suivant le spectre électromagnétique visible par l’oeil humain. L’ensemble du spectre visible peut être mis en évidence par sa dispersion, possible par le biais d’un prisme, d’une lentille ou d’un dioptre.

Dans la nature, la dispersion de la lumière du soleil par des gouttes de pluie produit le même effet sous la forme de l’Arc-en-Ciel. Les couleurs s’y décomposent de manière continue, partant du rouge dans la partie supérieure de l’arc, au violet à l’intérieur.

 

 

Par volonté de cohérence avec la vision religieuse autour du chiffre 7, mais aussi par analogie avec le son ; la gamme musicale comprenant 7 notes par octave, Isaac Newton dans son traité d’optique délimite 7 couleurs dans l’Arc-en-Ciel, en incluant l’indigo. De nombreuses représentations des couleurs de l’arc en ciel font état de six couleurs ; les trois primaires, Rouge, Bleu, Jaune pouvant générer les autres couleurs par synthèse soustractive.

 

 

Du point de vue de Goethe, tel qu’il est exposé dans son Traité des couleurs, la couleur est la manifestation d’un obscurcissement de la lumière, partant du jaune : la couleur la plus proche de la lumière, vers le bleu : la couleur la plus proche de l’obscurité. Inversement, la couleur est un éclaircissement de l’obscurité. Le théoricien allemand décrit une dynamique d’intensification (obscurcissement), produisant les variations colorées. L’intensification du jaune donne le rouge, tout comme l’intensification du rouge donne le bleu.

L’histoire de l’Art est aussi l’histoire de cet apprivoisement de la couleur et de la lumière. Le théoricien posera les principes, le peintre en révèlera les effets.

 

“La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité.”

Eugène Delacroix.

Pour la petite histoire…

Dans les premières manifestations d’art stationnaire connues qui remontent à environ 40.000 ans, dans ce que l’on appelle l’Art rupestre : ayant pour support le rocher, et l’Art Pariétal : fixé sur les parois des grottes, les peintures étaient faites d’os brûlés, de charbon, de sève, de sang, ou de graisses animales. En expérimentant les ressources naturelles, ces premiers hominidés ont également laissé leur empreinte par l’usage de pigments d’origine minéralogique.

 

Grotte de Lascaux. Fonds Wikimedia commons

Un pigment est une substance dont les molécules ont une propriété d’absorption d’une partie du spectre de la lumière, et une propriété de réémission d’une partie du spectre qui correspondra à la couleur perçue par l’oeil humain. Les pigments sont d’origine minérale ou organique, et nombre de nuances s’obtiennent aujourd’hui de manière synthétique.

 

Étal de pigments, marché de Goa (Inde). Fonds Wikimedia commons

Les pigments colorés mélangés avec de l’eau, permettront d’expérimenter directement les combinaisons de couleurs à l’aide d’une pipette. Combinées à un liant acrylique ou de l’eau gommée (gomme arabique), il donneront la matière peinture qui est généralement vendue en tube. En nous reportant à la liste des pigments utilisée en beaux-arts, nous pouvons proposer à l’enfant de faire ses premiers pas en peinture avec ces matières d’origine naturelle.

Principes des combinaisons

 

Les couleurs primaires

 

Une couleur primaire, que l’on appelle également couleur élémentaire, est une couleur qui ne peut être créée par le mélange d’autres couleurs. Ces couleurs primaires, mélangées entre elles permettent d’obtenir les autres couleurs du spectre visible.

 

 

Dans la synthèse soustractive des couleurs qui s’applique à la peinture, les trois couleurs primaires sont le Jaune, le Rouge et le Bleu. Le mélange de ces 3 couleurs primaires à parts égales, donne le noir . Une combinaison inégale à dominante chaude donnera du brun.

 

 

Pour une meilleure visualisation, nombre de théoriciens on présenté les couleurs primaires au angles d’un triangle équilatéral :

Jaune (angle supérieur)
Rouge (angle inférieur droit)
Bleu (angle inférieur gauche)

 

 

Les couleurs secondaires

 

Lorsque l’on mélange deux couleurs primaires à parts égales, on obtient une couleur secondaire. Le Orange est la couleur secondaire issue du mélange des primaires Jaune et Rouge. Le Violet est la couleur secondaire issue du mélange des primaires Rouge et Bleu. Le Vert est la couleur secondaire issue du mélange des primaires Bleu et Jaune.

 

 

Pour la représentation des couleurs secondaires, nous reprenons notre triangle des couleurs primaires en superposant le même triangle de base, mais inversé, en figurant à ses angles les couleurs secondaires.

Orange (angle supérieur droit)
Violet (angle inférieur)
Vert (angle supérieur gauche)

On se retrouve avec une étoile des primaires et des secondaires

 

 

Lorsque l’on ajoute un tout petit peu de la troisième couleur primaire à une couleur secondaire, on dit que le ton est rompu, elle devient tertiaire.

 

 

Les couleurs tertiaires

 

Un couleur tertiaire résulte du mélange à parts égales d’une secondaire avec la primaire autre que celles qui la composent. Il y a 6 couleurs tertiaires obtenues par le mélange d’une couleur primaire et d’une couleur secondaire voisine :

jaune orangé (jaune + orange)

rouge orangé (orange + rouge)

rouge violacé (rouge + violet)

bleu violacé (violet + bleu)

bleu-vert (bleu + vert)

jaune-vert (vert + jaune)

 

 

La nomenclature des couleurs intermédiaires sur le cercle chromatique est assez explicite. Cependant elle recouvrent d’autres appellations dans le domaine des beaux-arts :

Jaune orangé : ocre ou doré ou safran.

Rouge orangé : vermillon ou écarlate ou capucine.

Rouge violacé : pourpre.

Bleu violacé : indigo ou campanule.

Bleu-vert : turquoise.

Jaune-vert : vert chartreuse ou soufre.

 

 

Le cercle chromatique

 

Un cercle chromatique est une représentation conventionnelle, circulaire des couleurs. Également appelée roue des couleurs, elle représente leur successivité en mode horaire cyclique.

L’ensemble des représentations de cet article place le Jaune comme première manifestation colorée suivant l’exemple de Goethe pour lequel, la couleur est un obscurcissement de la lumière et inversement, un éclaircissement de l’obscurité.

Dans cette vision, l’intensification de la couleur produit les teintes successives du cercle chromatique en partant du Jaune, le plus proche de la lumière jusqu’au Bleu, le plus proche de l’obscurité.

 

 

Dans d’autres représentations, le rouge est souvent positionné en haut du cercle ou sur la droite. D’autres cercle feront apparaître de nombreuses subdivisions intermédiaires, voire un cercle continu.

 

Le cercle chromatique de Claude Boutet, 1708. Fonds Wikimedia commons

 

La température des couleurs

 

Il est d’usage de parler de tonalités chaudes pour les couleurs allant du jaune au rouge-violacé sur le cercle chromatique et ainsi, les couleurs froides sont celles allant du bleu-violacé au jaune-vert sur le cercle chromatique. Cependant, le phénomène de relativité, d’interaction des couleurs, nous montre qu’une teinte comme le jaune-vert peut paraître plus froide si elle est placée à côté d’une couleur chaude telle que le rouge et pareillement, plus chaude si elle est placée à côté d’une couleur froide, comme un bleu.

 

 

 

Le contraste simultané des couleurs

 

Alexandre Dumas dans ses Causeries sur Delacroix parues en 1864, révèle comment le peintre du romantisme Eugène Delacroix fut amené à élaborer sa théorie des couleurs, corroborée un peu plus tard par le chimiste français Michel-Eugène Chevreul, formulant sa loi du contraste simultané des couleurs.

 

L’exécution de Marino Faliero par Eugène Delacroix, 1827. Fonds Wikimedia commons

“Delacroix racontait que c’était en peignant Marino Faliero qu’il avait trouvé sa théorie des couleurs. Il lui fallait, pour son doge décapité et ses sénateurs, des manteaux d’or, et il avait inutilement employé les jaunes les plus éclatants : ses manteaux étaient restés ternes. Il résolut d’aller au Louvre étudier les Rubens, pour essayer de ravir à cet autre titan le feu du ciel. Il chargea alors sa camérière, sa gouvernante, sa bonne, sa Jenny le Guillou, d’aller chercher un cabriolet.

Jenny vint au bout d’un quart d’heure annoncer que le cabriolet était à la porte. Delacroix, toujours avare de temps, courut au véhicule demandé. Devant la cabriolet, d’un jaune farouche, il s’arrêta court.

C’était un jaune comme celui-ci qu’il lui fallait ! Dans la position où était placée la voiture c’étaient les ombres qui le faisaient ressortir. Or, ces ombres étaient violettes. Plus besoin d’aller au Louvre ; Delacroix remonta chez lui : il tenait son effet.

De ce jour, il traça sur la muraille un double triangle ; le premier, celui qui était superposé à l’autre, portait à ses trois angles les nom des trois couleurs primitives :

jaune / rouge / bleu

Le second triangle, celui qui était dessous, portait à chacun de ses angles le nom des couleurs secondaires :

orangé / vert / violet

se composant du mélange des deux primitives (…) Il découvrit donc, plusieurs années avant Monsieur Chevreul, la loi du contraste simultané des couleurs.”

Alexandre Dumas. Causeries sur Delacroix, 1864.

 

Dans la nature, nous avons des exemples de ce contraste maximum par la complémentaire avec notamment le bien nommé flamboyant. Cet arbre originaire de Madagascar qui fleurit dans les régions intertropicales, doit son nom à la couleur rouge -éclatante de ses fleurs. Cet éclat, cette flamboyance s’explique par le contraste maximum qui s’exerce entre ce rouge et le vert du feuillage, sa complémentaire.

 

Flamboyant sur l’île de La Réunion. ©Le Jardin de Kiran.

 

Les couleurs complémentaires

La Terre est bleue comme une orange. On pourrait tirer profit de la figure de style de Paul Éluard pour illustrer notre propos sur la complémentarité des couleurs. Une couleur donnée trouve sa correspondance complémentaire avec la couleur qui lui est diamétralement opposée sur le cercle chromatique.

 

Correspondances complémentaires sur le cercle chromatique

Ainsi, la complémentaire du bleu est le orange, celle du jaune est le violet, celle du vert est le rouge… cela s’appliquant aux autres couleurs du cercle chromatique.

Nous pouvons déterminer une complémentaire grâce à un petit jeu optique faisant appel à la propriété de rémanence des cônes de l’œil. Sur l’image ci-dessous, fixons le cercle bleu pendant 30 secondes, puis portons notre regard dans le carré à droite. Que voyons nous au centre?… Un cercle orange!

 

 

On pourra également voir se former un halo orange autour de notre cercle bleu, du fait du mouvement oculaire.

À titre de répère, nous pouvons remarquer que les couleurs complémentaires des primaires sont des couleurs secondaires, elles ne contiennent que 2 couleurs. Inversement, la complémentaire d’une couleur secondaire est nécessairement une primaire. Pour une couleur secondaire donnée, la complémentaire est la troisième couleur primaire. Par exemple, le orange obtenu par le mélange de rouge et du jaune est la couleur complémentaire du bleu, troisième couleur primaire de ce système soustractif.

 

 

Usage des couleurs complémentaires

L’utilisation du noir n’est pas approprié pour le création des ombres ou pour assombrir les couleurs comme cela se fait très fréquemment. C’est par le mélange avec sa complémentaire que l’on pourra assombrir une couleur donnée sans la ternir. En cela, l’usage des complémentaires est une véritable révélation pour le peintre en termes de modelés et de contrastes.

 

 

En synthèse soustractive, le mélange de deux couleurs a pour effet d’absorber une partie de leur lumière respective. Une couleur obtenue par un mélange d’autres couleurs est nécessairement plus sombre que celle qui la composent. Le mélange à part égales des trois primaires donne du noir ; au centre de notre figure triangulaire. Si l’on trace une droite reliant deux opposés chromatiques tels que le rouge et le vert, cette droite passe par le noir théorique central. C’est l’effet du mélange des complémentaires : pour obscurcir le rouge, on y ajoutera du vert, et inversement.

 

 

La relativité des couleurs

 

En explorant plus avant les découvertes de Michel-Eugène Chevreul et de Eugène Delacroix, il apparaît la notion de relativité des couleurs. Le jeu d’optique ci dessous nous montre une autre application de cette loi. Nous y constatons l’influence qu’exercent les couleurs les unes sur les autres : le carré gris dans son environnement bleuté se teinte de la complémentaire du bleu ; le gris paraît orangé. Or dans notre zone de droite, le carré gris reste neutre dans son environnement neutre.

 

Téléchargements

Le paquet à télécharger contient :

  • Les fiches de nomenclature des couleurs (13 fiches).

 

  • La fiche du cercle chromatique

 


 



Les Cartes de Nomenclatures sur la couleur par Henri Séqueira est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 Unported.

 

Categories: Arts Sensoriel
Henri Sequeira: Passionné par les pratiques éducatives, Henri Séqueira est le Fondateur et Administrateur du site lejardindekiran.com. Si vous ne le trouvez pas dans les allées de ce jardin d'enfance, il doit probablement être en train de bricoler dans son atelier ou devant son bureau de Designer Graphique Indépendant.

View Comments (88)

  • Bonjour ,
    Le Orange et le bleu fait quel couleur
    Si vous pouvez me répondre au plus sa m'aiderait beaucoup
    Merci d'avance pour votre réponse
    Cordialement

    • Bonjour,
      Le orange et le bleu sont des couleurs complémentaires. Leur mélange n'est pas destiné à produire une couleur supplémentaire, mais à assombrir l'une d'est couleur du tandem bleu-orange. Par exemple, si vous avez un ciel bleu et que vous souhaitez peindre un ciel sombre et nuageux, ajoutez du orange à votre bleu, il deviendra plus foncé. En fait, on n'utilise pas du noir pour foncer une couleur, mais plutôt sa couleur complémentaire. Ars Longa, Vita Brevis! @++

    • Bonjour ,
      Comme légèrement évoqué plus bas, les couleurs "primaires" telles que vous les définissez sont "archi fausses", en tout cas scientifiquement parlant. Il me révolte (je suis photographe, disons le, cela aide) d'apprendre des choses fausses à des enfants, qui se verront devoir revoir les bases inculquées dès la prime enfance, une fois arrivés au lycée (programme de physique). En effet, on y apprend alors que les couleurs primaires (synthese soustractive c à d pigment, peinture) sont le magenta, le cyan et le jaune, faisant du bleu, du rouge et du vert, les couleurs secondaires, et inversement pour la synthèse additive des couleurs (lumière). De plus, le bleu "devient" la complémentaire du jaune, rejoignant Goethe, et les calculs de Temperature de lumière, en degrés Kelvin. Quoi de plus logique également pour le grand public d'apprendre cela dès le plus jeune âge, afin de comprendre pourquoi on parle dans notre ère numérique, d'un moniteur RVB par exemple, ou de constater ce que sont les vraies couleurs primaires de l'imprimerie (CMJ +N !) en changeant ses cartouches d'imprimante, ou en regardant les bords des journaux ... !
      J'ai bien étudié la pédagogie Montessori, et on y trouve justement des choses très complexes, introduites simplement, dès le plus jeune âge. Pas d'approximatif ou de tromperie ... afin que cela soit integré pour le long terme (Il faut voir le cube du trinome par exemple, en 3/6 ans, qui préfigure la formule (a+b+c)² etc... Je n'ai par contre pas trouvé pourquoi les couleurs primaires, scientifiquement parlant n'étaient pas celles introduites dès le plus jeune age (mobile de l'octaèdre etc ...). Le savez vous ?
      Je crois que je vais faire celui pour mon bébé en Cyan Magenta Jaune !!!
      Et continuer de m'indigner lorsque je lis des les livres qui parlent des couleurs avec ma plus grande fille....
      Merci néanmoins pour votre site très riche ... !
      Sophie

      • Bonjour Sophie,

        Au-delà de la couleur, votre commentaire pose deux questions relatives à l’éducation.
        1./ L’apprentissage est-il une question d’inculcation, c’est à dire graver une information, une opinion ou des valeurs dans l’esprit de l’apprenant?
        2./ Les informations apportées dans la relation éducative sont elles fixées de manière permanente?

        On trouve des réponses fondamentales dans la pédagogie Montessori où il est davantage question de cultiver les capacités perceptives et adaptatives des enfants que de fixer des connaissances, et cela, afin que ces enfants grandissants, soient à même de trouver leur place et d’apporter leur contribution dans un monde en constante mutation où les connaissances sont sans cesse actualisées à la lumière de la recherche scientifique et de l’évolution du cadre sociétal.

        A titre d’exemple, dans cette même approche pédagogique, un enfant qui manifeste l’appétit d’écrire très tôt pourra composer des mots librement et écrire « grenouy » en pensant à la grenouille. Son orthographe ne sera pas corrigée et l’on s’attachera davantage à aiguillonner et encourager l’élan de cet enfant pour l’écrit plutôt que d’introduire prématurément les règles d’usage et les notions grammaticales qui fondent l’orthographe (qui sont par ailleurs sur le coup d’une possible réforme).

        Ni approximatif, ni tromperie, il s’agit de la dimension itérative de l’apprentissage par laquelle l’enfant participe activement à ses apprentissages dans un environnement qui respecte sa liberté d’apprendre.

        Pour en revenir à la couleur qui nous occupe, notre article traite de la couleur de manière générique en évoquant le cas particulier de la synthèse soustractive, en se mettant à hauteur des tout jeunes enfants qui nomment leur premières perceptions colorées. Pour répondre à votre question concernant les mobiles de Montessori, il n’ont pas vocation à apprendre les fondamentaux de la couleur au nouveau-né mais à stimuler leur perception des couleurs, suivant leurs aptitudes physiologiques qui ont été révélées par la recherche scientifique qui demeure active dans ce domaine. Il apparaît qu’entre la naissance et six semaines, le nourrisson a une perception du monde en noir et blanc. La couleur fait son entrée progressive et les longueurs d’ondes auxquelles le bébé semble plus réceptif sont celles du rouge, du jaune et du bleu. Mais dans ce domaine également, il n’y a pas de dogme, le bleu peut être turquoise, le rouge plus violacé et le jaune plus orangé ; donc votre mobile cyan/magenta/jaune restera une belle stimulation pour votre enfant.

        J’espère que cet échange vous permettra de comprendre les choix faits dans la rédaction de cet article. Je vous souhaite de beaux moments de partage avec vos enfants. @++

        • Merci de votre réponse !
          Effectivement, je connais le principe de la petite graine que l'on sème, et non du vase que l'on remplit ... Et je pense que vous avez tout à fait raison quant au caractère caduque ou arbitraire de certaines données apprises, et à l’intérêt d'entendre des choses contradictoires, qui finalement forgent le sens critique de l'apprenant.

          Mais, demeure pour moi cette interrogation ... :
          Dans l'aire du langage, les lettres sont bien formées, et mots disponibles (à la lecture) sont néanmoins correctement orthographiés (selon l'academie française)
          Et pour les maths, les cubes de la tour rose font bien très exactement 1,2, ...10 cm. (cm : unité utilisée en France et dans le domaine scientifique international)
          J'ai cru comprendre que ce sont ces notions, ce vocabulaire commun de notre société que nous donnions très tôt aux enfants à côtoyer, afin qu'ils l'intègrent avec tous leurs sens.
          Je m'étonne que pour les couleurs, ait été choisi un autre référentiel que celui de la science.
          Cependant si le rouge (et non le magenta) est la couleur dont la longueur d'onde est la mieux perçue par le nourrisson, alors je peux comprendre ce choix...

          Encore Merci et bonne continuation à vous...

          Sophie

    • Bonjour,
      La crevette est plutôt rose avec une tendance orangée. Je vous recommanderais de composer d'abord un rouge orangé par un ajout de jaune à du magenta. Ensuite, vous partirez d'un volume de blanc auquel vous ajouterez progressivement votre rouge orangé jusqu'à la couleur souhaitée. Bonne suite à vous. @++

    • Le rose et très simple à obtenir : du rouge et du blanc. Mais attention, il faut partir d'un volume de blanc et y ajouter du rouge progressivement et au compte goutte jusqu'à la teinte souhaitée. Bonne peinture. @++

    • C'est le mélange parfait pour du... caca d'oie! Si on fait attention au dosage des couleurs, on peut obtenir un beau kaki.
      Merci de votre intérêt et bonne suite. @++

  • bonjours je voudrais faire une couleur vieux rouge pour ma statue de jésus elle a 60 ans merci d une réponse bonne journée

    • Bonjour,

      Pour votre projet, il serait préférable de vous rapprocher d'un atelier de peinture pour examiner votre statue et trouver la couleur et la peinture la plus appropriée. Merci de votre intérêt. @++

  • Après tous ces commentaires, il faudrait corriger votre article en ce qui concerne le rouge et le bleu... le magenta n'est pas un rouge mais un fuschia. Vous le dite vous-même que les couleurs primaires sont des teintes qu'on ne peut avoir par un mélange,mais le mélange de magenta et de jaune donne justement un rouge.
    Pareil pour le bleu, c'est un mélange de cyan et de magenta.

    Tout est très bien expliqué, mais il faut arrêter de parler de couleurs primaires pour le bleu et le rouge, ça c'est ce qu'on apprend aux enfants en maternelle parce que c'est plus facile pour eux d'identifier rouge et bleu que magenta et cyan. Si c'est juste pour faciliter la compréhension, autant dire que les couleurs primaires sont le rose, le bleu clair et le jaune.

    • Bonjour Fabien,

      Vous avez raison et nous le savons tous bien. Le rouge et le bleu sont présentés de manière générique et il est important de préciser que dans ces tonalités la primaire est le magenta dans les rouges et le cyan dans les bleus. Mais la couleur est introduite progressivement et de fait on parle de rouge et de bleu d'abord pour ensuite évoluer vers la précision et la nuance. Merci pour votre rappel nécessaire. @++

  • Bonjour,
    J'ai un manteau vert olive voir de couleur olive virant vers un caca doigt. Je voudrais le teindre est ce possible de le viré en taupe clair? ou sinon en vert kaki. J'ai appelé une spécialiste qui m'a conseillé d'acheter des teintures vert vif et de l'orange pour qu'il vire en vert kaki? vous ne pensez quoi?

    les teintures noir et vert vif ne sont pas mieux?

    Merci d'avance

    • Bonjour. Il nous parait plus indiqué de vous en remettre à des spécialistes de la teinture de vêtements qui tiennent compte des supports sur lesquels opérer.Merci de votre intérêt. Cordialement.

  • BONJOUR ben moi j ai une question je vois qui n est pas poser surement que les gens sont des pro en peinture mais moi je me dit ok on parle de complémentaire de tel ou tel couleur mais à quoi sert la couleur complémentaire exactement ???

    • Bonjour Catherine,

      Les couleurs complémentaires sont diamétralement opposées dans la courbe de couleur. Elles sont dites complémentaire car leur mélange ne produit pas de dominante colorée et tend vers l'annulation de la perception colorée. Ainsi, lorsque l'on mélange deux couleurs complémentaires, on tend vers le gris neutre (bleu+orange=gris) contrairement au mélange des couleurs primaires qui produit une nouvelle perception colorée (bleu+jaune=vert). Les peintres avertis utilisent la complémentaire (au lieu du noir) pour foncer les nuances : Pour foncer le bleu, on rajoute une pointe de orange et vice versa et c'est bien plus "propre" qu'avec le noir. J'espère vous avoir renseignée. Bonne peinture. @++

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